‪Démotivation Scolaire .. Soyons visionnaires (2)

Mercredi 22 Juillet 2020-00:00:00
' Mona Magdalani

Satisfaisons son moi social !

Satisfaisons son moi social qui se nourrit de « coopérer », de « faire ensemble », de « gérer ensemble » et d’« interagir ». Mieux vaut investir ce besoin dans le cadre du travail en commun, sinon, il se transformera en énergie négative de perturbation, de résistance et de délinquance. Rares sont les élèves qui supportent la marginalisation et l’anonymat à l’école. Ils rêvent de se sentir utiles au sein d’un groupe dévoué.

Le rejet de l’école vient du fait qu’ils ne supportent pas qu’elle ignore leurs existences et leurs besoins.

 

Satisfaisons son moi ludique !

Rien n’est mieux que le jeu collectif et interactif pour entrer dans l’expérience sociale : il offre coopération, risque, enjeu de gain et de perte, étude des réactions de l’autre. Aussi, la variété des rôles sociaux qu’offrent les jeux et notamment les jeux de simulation facilite la projection dans l’avenir et parfois de retrouver les plaisir de l’enfance.

Je cite DELANNOY dans La motivation. Désir de savoir, décision d’apprendre :

Problèmes posés sous forme d’énigmes, de devinettes, défi-lecture, jeux de questions-réponses avec éliminatoires et rattrapage, tournois interclasses … bien des situations pourraient être mises en place pour créer dans la classe une ambiance à la fois ludique et stimulante.

 

Satisfaisons son moi réussi et confiant !

On entend dire souvent : « Il réussit dans telle discipline parce qu’il est motivé ». Il serait, en fait, plus juste de dire : « Il a développé une motivation durable pour telle discipline, parce qu’elle lui a été une occasion de réussite ». Chez chacun de nous, le besoin d’estime de soi, le narcissisme, sont tels, que fréquemment nous aimons ce que nous savons faire et rejetons ce qui nous met en échec.

Certes, la réussite nous valorise à nos propres yeux et aux yeux d’autrui et procure un enivrant sentiment d’efficacité personnelle. L’enfant lit sa réussite dans le regard de l’autre et recommence donc ce qu’il a réussi.     

Il faut aussi à l’élève des garanties rationnelles.

Montrons la valeur du savoir comme facteur d’intégration sociale !

Un savoir a du sens pour un élève qui est valorisé par un de ses groupes d’appartenance : d’abord celui de la famille puis le groupe des pairs, les « bandes » qu’il fréquente, enfin le groupe perçu aujourd’hui à travers les médias. Ainsi, les jeunes sont motivés pour intégrer le groupe du projet qui leur permettra de fréquenter l’IFE, la BA, le FESTIF…

 

Montrons la valeur du savoir comme facteur d’explication du monde !

Pensons lorsqu’on enseigne à anticiper les situations de réemploi, à attirer l’attention des jeunes sur les occasions qu’ils auront dans la vie d’utiliser ces savoirs. 

Ne serait-il pas plus efficace de chercher, dans la vie de l’enfant, les situations concrètes où il peut réinvestir ce qu’il a appris ? Il s’agirait là d’un temps spécifique dans l’apprentissage, sollicitant imagination et anticipation qui présenterait outre l’avantage de mieux fixer les savoirs dans la mémoire.

Rendre les savoirs plus solides et plus opérationnels, c’est le moyen de fortifier la motivation en expliquant des détails de la vie quotidienne, du monde qui nous entoure.

 

Montrons la valeur du savoir comme facteur de dessin de l’avenir !

Qui dit intégration sociale et explication du monde à long terme dit dessin de sa carrière. Le fait de placer l’élève au centre du système éducatif, l’aide à mieux se connaître afin de mieux se situer par rapport au monde du travail et de formuler peu à peu un choix autonome. C’est à partir de ce moment-là que le savoir acquiert un sens d’appropriation.

 

Si, et seulement si, la vision de l’enseignant perçoit ce voyage dans l’univers du mineur,

On arrive à la situation plaisir d’apprendre – plaisir d’enseigner.

On arrive à une transaction adulte – adulte.

On arrive au comportement gagnant – gagnant.

On arrive à l’engagement dans l’action, dans la relation, dans le résultat, c’est-à-dire à l’implication de la part de l’élève qui investit son énergie dans le système estudiantine et de la part de l’enseignant qui aura une marge de liberté d’innovation et de créativité.

On arrive au sentiment d’appartenance.

La dynamique s’installe, et hop, elle tourne sans arrêt.

 

Inspiré de mon mémoire de Master en coordination scolaire avec l’Université Saint-Joseph, Beyrouth 2016

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